
Photo by IISD/ENB - Kiara Worth
Genève, Suisse, le 8 août 2025 - Le Secrétariat des Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm (BRS) et le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) ont signé un accord de financement d’un montant de 2 millions d’euros pour lutter contre la pollution plastique au Cabo Verde, au Sénégal et dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest francophone. Ce projet triennal vise à renforcer les capacités nationales pour réduire la pollution plastique, assurer une gestion écologiquement rationnelle des déchets plastiques, et protéger la santé humaine et l’environnement.
“Cette subvention de 2 millions d’euros n’est pas seulement un engagement financier – c’est un signal fort du leadership de la France dans la lutte mondiale contre la pollution plastique. Alors que des rapports récents mettent en lumière les risques sanitaires et environnementaux liés à l’exposition aux plastiques, ce partenariat avec le FFEM traduit l’urgence en actions concrètes, aidant les pays à passer des promesses mondiales à des solutions pratiques sur le terrain.”
Rolph Payet, Secrétaire exécutif des Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm
Ce projet ambitieux BRS–FFEM permettra au Cabo Verde, au Sénégal, ainsi qu’aux pays francophones d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Tchad, Côte d'Ivoire, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Togo) de prendre des mesures concrètes contre la pollution plastique. En renforçant les législations nationales, les institutions et les systèmes de gestion des déchets, le projet soutiendra la mise en œuvre des obligations issues de la Convention de Bâle, tout en préparant les pays aux futures exigences du traité mondial sur les plastiques actuellement en négociation. Le projet repose sur les trois stratégies clés de la Convention de Bâle :
- Le contrôle des mouvements transfrontières de déchets plastiques,
- La gestion écologiquement rationnelle (GER) des déchets plastiques,
- La réduction de la production de déchets plastiques.
En s’appuyant sur des outils développés avec le soutien de la Norvège, le projet bénéficie également d’un fort appui local, notamment via des contributions en nature des gouvernements du Cabo Verde et du Sénégal, ainsi qu’une implication active des acteurs privés et de la société civile, notamment dans les systèmes de collecte et la sensibilisation du public.
Concrètement, que prévoit le projet sur le terrain ?
Sur le terrain, ce projet déploiera un ensemble d’actions puissantes au Cabo Verde et au Sénégal, en combinant des initiatives pilotes ambitieuses avec des réformes nationales essentielles pour générer un changement durable.
Au Cabo Verde, le projet encouragera des pratiques plus écologiques et sans plastique dans l’industrie hôtelière, en réduisant les déchets plastiques grâce à des alternatives intelligentes et durables — telles que l’installation de filtres à microplastiques et la mise en place de systèmes de collecte à petite échelle — afin de rendre le tourisme plus vert et mieux préparé pour l’avenir. Il réunira également des organisations de la société civile au sein d’un réseau national fort, qui portera le recyclage communautaire, les alternatives locales sans plastique et les systèmes de collecte de déchets à petite échelle.
Au Sénégal, de nouveaux systèmes seront mis en place pour collecter et recycler les filets de pêche abandonnés et les sachets plastiques — transformant les déchets plastiques en opportunités économiques et en emplois. Les moyens de subsistance locaux basés sur le recyclage seront renforcés, offrant aux communautés les outils pour assainir leur environnement tout en développant leur économie.
Dans les deux pays, des inventaires des déchets plastiques seront élaborés afin de suivre les flux de plastique, de la production à l’élimination. Les cadres juridiques et politiques seront revus et renforcés pour améliorer l’application des règles de la Convention de Bâle sur les mouvements transfrontaliers de déchets. Le personnel gouvernemental bénéficiera de formations pratiques pour soutenir la mise en œuvre et l’application efficaces des réglementations, tandis que des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale seront déployées — sur les réseaux sociaux, à la télévision, dans des brochures, et au-delà. Des écoles sans plastique seront lancées au Cabo Verde et au Sénégal, pour éduquer et responsabiliser les jeunes à devenir les acteurs d’un avenir plus propre et plus durable.
Enfin, des activités régionales seront également mises en œuvre, telles que l’élaboration d’un plan de collaboration entre les pays francophones d’Afrique de l’Ouest pour renforcer le contrôle du commerce des déchets plastiques, l’élaboration d’une stratégie régionale pour la gestion écologiquement rationnelle (GER) des déchets plastiques, ainsi que des formations régionales sur ces thématiques.
“Le projet BRS-Plastique constitue une opportunité stratégique et opportune pour le Cap-Vert, le Sénégal et, plus largement, l’Afrique de l’Ouest francophone. Il témoigne de la forte volonté politique des gouvernements de la France, du Cap-Vert et du Sénégal de s’attaquer à la pollution plastique selon une approche fondée sur le cycle de vie. En s’alignant sur les efforts en cours dans la région, le projet est bien positionné pour générer des résultats plus durables et percutants sur le terrain, améliorant la santé humaine et la protection de l’environnement.”
M. Baba Drame, Directeur au Ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique, Sénégal
Pourquoi est-ce important ?
La pollution plastique constitue une crise mondiale croissante, menaçant la biodiversité, les écosystèmes, la santé publique, les pêcheries et les moyens de subsistance locaux. En réponse, la communauté internationale s’emploie à refondre les cadres juridiques pour lutter contre les déchets plastiques à toutes les étapes de leur cycle de vie. La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination a introduit en 2021 de nouvelles règles visant à mieux contrôler les mouvements de déchets plastiques, à garantir leur gestion sûre et à réduire leur volume et leur toxicité. Ces amendements sont renforcés par la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, qui cible les substances toxiques présentes dans les plastiques, afin de réduire leurs effets nocifs tout au long du cycle de vie.
“Ce partenariat reflète l’engagement fort de la France à passer des paroles aux actes pour mettre fin à la pollution plastique. En investissant dans des solutions concrètes sur le terrain, nous renforçons le leadership régional, soutenons la réduction de la pollution plastique à la source, et contribuons à la mise en œuvre de la Convention de Bâle, tout en créant une dynamique en faveur d’un futur traité ambitieux sur les plastiques.”
Barbara Pompili, Ambassadrice de France pour l’environnement
Dans cette dynamique, lors de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (ANUE-5) en février 2022, 175 pays ont approuvé l’élaboration d’un nouveau traité mondial sur la pollution plastique. Les négociations sont actuellement en cours à Genève, en Suisse (du 5 au 14 août 2025), dans le cadre du Comité Intergouvernemental de Négociation (CIN-5.2). Le projet BRS–FFEM contribue directement à la mission du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) de protéger l’environnement mondial en apportant des solutions concrètes, innovantes et évolutives pour la gestion des déchets en Afrique de l’Ouest — en cohérence avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) et avec l’appui du Centre régional des Conventions de Bâle et de Stockholm basé au Sénégal. C’est un modèle de concrétisation des engagements mondiaux sur le terrain.
“Le projet s’inscrit pleinement dans la mission du FFEM de protéger l’environnement mondial tout en soutenant le développement local. En démontrant des solutions novatrices, évolutives et économiquement viables pour mettre fin à la pollution plastique, ce projet pourra servir de modèle pour une mise en œuvre à plus grande échelle en Afrique, voire dans d’autres régions.”
Stéphanie Bouziges-Eschmann, Secrétaire générale du Fonds Français pour l’Environnement Mondial
NOTES À L’ATTENTION DES RÉDACTEURS
La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, adoptée en 1989 et entrée en vigueur en 1992, est le traité environnemental international le plus complet en matière de déchets dangereux et autres déchets. Elle est quasiment universelle, avec 191 Parties. Son objectif principal est de protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets néfastes des déchets dangereux. Son champ d’application couvre un large éventail de déchets faisant l’objet de mouvements transfrontaliers, qualifiés de dangereux selon leur origine, leur composition et leurs caractéristiques, ainsi que quatre types de déchets dits « autres déchets » : les déchets ménagers, les résidus issus de l’incinération des déchets ménagers, certains déchets plastiques et certains déchets électroniques et électriques nécessitant une attention particulière.
La Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause (PIC) applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux dans le commerce international, adoptée en 1998 et entrée en vigueur en 2004, est administrée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Cette Convention juridiquement contraignante compte 167 Parties qui partagent la responsabilité de gérer de manière sûre les produits chimiques dans le commerce international. Elle n’impose pas d’interdictions, mais facilite l’échange d’informations entre les Parties sur les produits chimiques et pesticides dangereux, afin d’éclairer et d’améliorer la prise de décision au niveau national. Par le biais de la procédure PIC, elle fournit également un mécanisme juridiquement contraignant pour appuyer la prise de décision nationale concernant l’importation et l’exportation de certains produits chimiques et pesticides, et diffuse ces décisions aux Parties.
La Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP), adoptée en 2001 et entrée en vigueur en 2004, est un traité mondial qui engage ses 186 Parties à prendre des mesures pour éliminer ou réduire la libération de POP dans l’environnement. Elle vise à protéger la santé humaine et l’environnement contre les produits chimiques qui restent intacts pendant de longues périodes, se dispersent à grande échelle, s’accumulent dans les tissus adipeux des humains et des animaux sauvages, et ont des effets nocifs sur la santé ou l’environnement.
Le Secrétariat des Conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm (Secrétariat BRS) appuie les Parties dans la mise en œuvre de ces trois principaux accords multilatéraux environnementaux sur la gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques et des déchets, conformément aux mandats propres à chaque Convention et aux décisions de leurs organes directeurs.
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Maria Cristina Cardenas-Fischer, Cheffe d’unité et Conseillère principale en politique et stratégie, Unité politique et
stratégie, Bureau exécutif, Secrétariat BRS, maria-cristina.cardenas@un.org | mea-brs-communications@un.org